La vanille de Madagascar de nouveau acceptée par l’Union Européenne
Vers le dernier trimestre de l’année 2023, les producteurs de vanille de Madagascar ont craint le pire. L’Union européenne avait pris des mesures qui risquaient de provoquer une crise sans précédent dans le secteur. Mais, heureusement, la gousse de la Grande Île est de nouveau acceptée sur le marché européen. Retour sur un rebondissement intéressant dans le domaine de la vanille.
Une réduction du taux de LMR autorisé dans les vanilles
L’information avait fait le tour de toutes les presses comme https://www.vanille-de-madagascar.com/. En septembre 2023, la Commission Européenne avait décidé de réduire le taux de LMR autorisé dans les gousses. Il est alors passé à 0.02 mg/kg. Ce qui était de 0.05 auparavant.
Cette révision des normes a pour objectif d’améliorer la qualité des produits présents sur le marché international. De quoi assurer une utilisation sans crainte de tous les consommateurs. Mais, ce n’est pas du goût de tout le monde. Notamment, les producteurs de vanille à Madagascar ne sont pas ravis de cette mesure. Pour cause, ils risquent un refus d’une grande partie de leur stock pour les années à venir.
La vanille de Madagascar contient beaucoup de nicotine
Après des tests en laboratoire, la commission européenne est formelle. La vanille de Madagascar contient de la nicotine. Une grande partie des gousses exportées dépassaient même le taux de LMR autorisé.
Cette révision à la baisse de la nicotine en a inquiété plus d’un, y compris les autorités sur place. En effet, la vanille contient effectivement de la nicotine. Et, un taux de LMR aussi bas risque de faire perdre son plus grand importateur à la Grande île.
Mais, comment expliquer cette présence de nicotine ? Madagascar se vante pourtant de proposer des bourbons issus d’une production 100 % naturelle et biologique. Le savoir-faire utilisé est ancestral et fait 100 % à la main. Mais, la majorité des producteurs fument avant d’entretenir leur plantation. Ce qui explique les dépôts importants de nicotine sur les gousses.
Un délai de sursis jusqu’en janvier 2024
Après l’annonce de cette nouvelle mesure par la Commission Européenne, les autorités locales ont entamé des négociations. Ce qui leur a permis d’obtenir quelques mois de sursis. Les producteurs malgaches avaient alors jusqu’en janvier 2024 pour remanier leur système de production. D’ici là, le taux de LMR autorisé était de 0,3 mg par kilo.
Pour la Commission Européenne ce délai allait servir à mettre en place un meilleur système de production et à trouver des solutions pérennes pour réduire le taux de nicotine dans les plantes.
Les autorités malgaches ne l’entendent pas de cette oreille. Elles ont profité de ce délai pour négocier une réduction pérenne du taux de nicotine autorisé pour exporter la vanille. Un défi relevé.
Une révision exceptionnelle du taux de LMR autorisé pour la vanille de Madagascar
Effectivement, en février dernier, les autorités malgaches annoncent une bonne nouvelle pour tous les acteurs du secteur de la vanille de Madagascar. La Commission Européenne a finalement accepté d’augmenter le taux de LMR autorisé à l’exportation.
Désormais, pour être acceptée, la vanille de Madagascar doit avoir 0,3 mg/kg de nicotine maximum. De quoi permettre aux producteurs de solder leur stock au cours de la campagne 2023-2024.
Pour autant, cette nouvelle mesure ne doit pas empêcher les producteurs et les autorités locales à améliorer le système de production. Pour cause, la vanille de Madagascar doit aujourd’hui faire face à plus de concurrence qu’auparavant. Elle souhaite retrouver la première place du marché ? Elle doit être de meilleure qualité. Ce qui lui permettra de séduire d’autres pays que l’Union Européenne. De quoi lui permettre aussi de jouer avec la concurrence du marché pour faire augmenter les prix.